http://www.homecinema-fr.com/forum/inst ... 86-45.html
Jean-Pierre Lafont a écrit :Ce n'est pas une question de montant de l'investissement mais plutôt d'équilibre des dépenses.
Dans une pièce d'habitation standard, 16% du son que vous entendez vient des enceintes et 84% vient des réflexions sur les murs.
Curieusement, l'orientation des dépenses va beaucoup plus vers ce qu'on entend le moins.
Visiblement, une prise de conscience n'a pas eu lieu.
Jean-Pierre Lafont a écrit :il faut relativiser et regarder ce que contient le son réfléchi: une image sonore colorée, décalée, distordue.
Pour mieux mesurer l'importance du problème, l'humain ayant un meilleur discernement de l'image que du son, voici pour ne parler que de la coloration une analogie avec la lumière :
Supposons deux sources lumineuses.
- Une émet une lumière d'un blanc neutre à 6500K (comparaison avec une enceinte haut de gamme exempte de coloration).
- L'autre émet une lumière légèrement plus jaune à 5800K (analogie avec une enceinte qui a un peu moins d'aigües).
Dans une pièce dont les murs, le sol et le plafond sont peints en rouge (ou vert ou bleu), quelle sera la couleur globale perçue c'est à dire réfléchie par une feuille de papier blanc ?
Saurez-vous apprécier la neutralité de la source et dire si elle est à 6500 ou 5800K ? Qu'est devenu le "bon départ" ?
La réalité est pire encore car les surfaces d'une pièce sont davantage assimilables à des miroirs colorés qu'à des murs peints.
En divisant les longueurs d'onde audio par un coefficient, on peut les comparer à celles de la lumière et attribuer une couleur à chaque fréquence. Si on peint chaque surface (paroi, mobilier, objet) contenue dans une pièce, de la couleur restante quand on a ôté les couleurs absorbées, on voit bien qu'on est loin d'une ambiance neutre. On découvre un décor surréaliste avec une dominante liée aux grandes surfaces (murs, sol, plafond) contenant beaucoup de rouge (les basses) et peu de bleu (les aigües). En effet, les tapis, les coussins, les rideaux, les vêtements absorbent surtout les aigües tandis que les grandes surfaces rigides réfléchissent bien les basses fréquences aux longueurs d'ondes plus grandes.
Les modes stationnaires, toujours dominants, sont comparables à la réflexion d'une source lumineuse située entre deux miroirs opposés.
Je n'ai parlé que de la coloration. Il y a aussi les interférences qui produisent des arc-en-ciel, les échos (images miroir décalées), etc....